Schaerbeek, Anderlecht et Saint-Gilles, interdisent, en ce mois d’août, la distribution de tracts sur la voie publique. Ils prétextent un potentiel trouble à l’ordre public pour empêcher préalablement que des militants pro-palestiniens de la COBI sensibilisent les citoyens à la thématique des colonies israéliennes et du vol de terres où sont cultivées des dattes. Pour moi, ces infernales entraves à la liberté d’expression feront…date.
A mon avis, de manière générale, aucune autorisation ne devrait être demandée pour distribuer en petit comité, et sans entraver la circulation, des feuillets devant un marché ou dans une rue de passage. Tout au plus, faudrait-il prévenir la police pour lui permettre de venir vérifier que tout cela se passe bien. La Ligue des Droits de l’Homme ne dit pas autre chose. Lors d’une action, la loi sur les troubles à l’ordre public – aussi imparfaite soit-elle – permet toujours à la police d’intervenir en cas de dérive. On peut dresser un parallèle avec la presse: fort heureusement, elle peut publier des articles librement. Si un problème est constaté (diffamation, racisme…), les tribunaux peuvent être saisi et les exemplaires aussi.
« Syndrome NIMBY ?
En l’occurrence, il me semble que le bourgmestre MR d’Anderlecht, Gaëtan Van Goidsenhoven, a pris peur. Pour empêcher des citoyens de se manifester devant le marché des Abattoirs, à Cureghem, il dit avoir pris avis auprès de la police locale. Je trouve étonnant qu’au sein de la même zone de police, Forest ait décidé d’autoriser une distribution…
Durant la campagne électorale, j’ai croisé des sbires de la liste musulmans.be qui, par leurs paroles, me semblaient bien plus « dangereux ». Il n’y avait aucun policier pour leur dire quoi que ce soit. Sous une autre tonalité de vert, un camarade me signalait qu’en 1982, la police évoquait aussi des règlements sur les distribution pour museler les militants ECOLO en campagne électorale.
Par ailleurs, je trouve aberrant que les conseils de police, organes démocratiques où siègent majorité et opposition, soient systématiquement mis de côté. Qu’il s’agisse des émeutes vécues à Anderlecht en mai 2008 ou de telles distributions, ce sont les bourgmestres qui décident seuls, avec « leurs » polices. A modifier, pour sûr.
2 comments
Tamimount Essaïdi says:
Août 27, 2009
Le conseil communal était l’espace démocratique dans lequel se déroulaient les débats sur des questions qui touchent la sécurité, le fonctionnement de la police locale. Sur interpellations des conseillers communaux, le bourgmestre devait expliquer ses choix, ses décisions.
J’ai le souvenir de débats citoyens houleux à propos d’un certain commissaire Demol !
Aujourd’hui ce sont les conseils de police qui remplacent les conseils communaux. Ces conseils de police sont des chambres d’avalisation, à ma connaissance peu de débats y figurent. Une grande libérté est donnée au collège de police soit les bourgmestres qui en font partie.
A quand une évaluation objective sur le fonctionnement du conseil de police ?
Tamimount
carlos says:
Août 30, 2009
Salut Karim,
Je rejoins ton analyse sur la question. Les interdictions de distribuer à Anderlecht comme à Schaerbeek ne se justifient pas. A Schaerbeek, il semble d’ailleurs que ce soit la Bourgmestre ff qui a pris la décision sans en référer au conseil de police, au conseil communal et même, Tamimount Essaïdi me corrigera si je me trompe, au collège semble-t-il.